LE TÉLÉPHONE PORTABLE - UNE DESTRUCTION SOCIALE
« Vivre sans
téléphone portable vous imaginez le supplice ? »
Une destruction sociale
Qu’est
devenue la vie sociale à l’aune de ces technologies ?
Nous pouvons constater aujourd’hui que le téléphone portable est un instrument de dé-communication. De nouvelles dépendances apparaissent au sein des pratiques sociales, étudiées par les psychologues. Les personnes touchées présentent un profil particulièrement dénué de confiance en soi, accompagné d’une gestion chaotique des rapports sociaux. Même s’il peut favoriser les rapports sociaux, le téléphone portable engendre de sérieuses menaces :
A) Une addiction
au téléphone mobile.
Le téléphone affecte les rapports sociaux. Le premier problème posé vient déjà du fait que le portable crée une dépendance en termes de communication : l’homme est ainsi poussé à utiliser son téléphone à n’importe quelle occasion. La communication devient donc superficielle car la définition de la communication est d’établir un contact avec autrui, mais si celui-ci est incomplet ou inutile, peut-on encore vraiment parler de communication ? Le but initial du téléphone portable s’est donc modifié. Maintenant, sortir son téléphone portable en cas d’ennui, pour se distraire et appeler quelqu’un est devenu une habitude.
Comment
expliquer l’addiction de certaines personnes constamment accrochées à leur
téléphone portable?
Le
téléphone apparaît comme un « doudou envahissant » : sa présence
rassure jusque dans le lit.
Le sondage Pew Internet Project montre que 67% des personnes interrogées possédant un portable indiquent regarder leur appareil pour vérifier si elles n’ont pas de messages, appels ou textos, même si elles n’ont pas entendu leur téléphone sonner ou vibrer.
44%
disent dormir avec leur téléphone portable à côté du lit voir même sous
l’oreiller pour être sûrs de ne pas rater de messages ou d’appels importants,
tandis que 29% disent « ne pas pouvoir s’imaginer sans leur
téléphone ».
11% des utilisateurs de portables avouent s’inquiéter de passer trop de temps les yeux rivés sur leur appareil, tandis que 12% reconnaissent que des personnes de leur entourage leur ont dit qu’ils passaient trop de temps sur leur téléphone.
Selon
l’étude, 15% des adultes interrogés ne possèdent pas de téléphone portable,
essentiellement parce qu’ils n’en ressentent pas le besoin, et 40% de ceux qui
en ont un ne sont pas encore passés au « Smartphone », en partie pour
des raisons économiques.
Aussi, des chercheurs ont montré que les personnes les plus addicts au téléphone portable et aux textos seraient impulsifs et matérialistes, exactement comme les accrocs au shopping. L’étude a été publiée en novembre dans la revue The Journal of Behavioral Addictions. Bien que l’addiction au téléphone mobile ne soit pas encore un syndrome très bien défini ni reconnu dans le Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM IV), les experts s’accordent à dire que l’utilisation du téléphone portable à outrance ainsi que leur niveau de dépendance à la messagerie instantanée (SMS) devient un véritable problème, surtout pour les plus jeunes. Plus le niveau d’impulsivité et de matérialisme était élevé, plus le niveau d’addiction l’était aussi. Voici les commentaires de cette études : « Les personnes très dépendantes aux technologies mobiles auraient les mêmes besoins compulsifs que celles accros au shopping, selon une étude américaine publiée le 28 novembre dans la revue Journal of Behavioral Addictions. « Les téléphones portables font partie de notre société de consommation« , commente l’auteur de l’étude, le Dr James Roberts, professeur de marketing à la Baylor University (Texas). « Mais ils ne sont pas qu’un outil de consommation, ils sont aussi un symbole de statut social. Ils minent par ailleurs nos relations personnelles. »
Cette étude, fondée sur les réponses de 200 étudiants en commerce issus
d’universités américaines, serait la première du genre à examiner le rôle joué
par le « matérialisme » et
« l’impulsivité » dans l’addiction à la téléphonie portable. « A
première vue, on aurait tendance à minimiser cette utilisation anormale des
téléphones et à invoquer une lubie de jeunesse« , explique le docteur
Roberts. « Mais un nombre croissant d’études vient étayer l’idée
d’addiction aux téléphones portables et à d’autres comportements similaires. »
Comme les Smartphones disposent de fonctions en constante augmentation,
selon le chercheur, leur sur-utilisation semble aller de soi.
Une étude précédente avait déjà montré que les jeunes adultes envoient
en moyenne près de 110 SMS par jour et consultent leur boîte mail
quotidiennement environ 60 fois. Une majorité de jeunes adultes confie que la
perte de leur téléphone mobile serait « désastreuse » pour
leur vie sociale, note le docteur Roberts. »
Une autre étude anglaise a aussi révélé en février que 66% des personnes
interrogées se sentent perdus sans leur téléphone portable. On dit alors que
l’on est accro car 66% des personnes interrogées avouent ne pas pouvoir se
séparer de leur Smartphone. Ce phénomène de société touche autant les hommes
pour 61% d’entre eux que les femmes pour 70 % d’entre elles. Bien entendu, la
tranche des 18-24 ans est la plus touché suivi par les 25-34 ans. . Le
téléphone a donc créé une réelle dépendance.
Quels sont les risques du téléphone portable sur la santé mentale ?
Des chercheurs mettent en avant l’effet néfaste sur la santé mentale des
accrocs. En effet, les psychologues alertent que certains possesseurs et
utilisateurs de téléphone sont complètement obsédés par cet objet. Et en
deviennent même bouleversés lorsqu’ils n’ont pas de message. L’auteur de
l’étude, Richard Balding indique que : « De plus en plus de personnes possèdent
un Smartphone aujourd’hui. L’effet qu’ils ont sur leur vie et le temps qu’ils
passent dessus est, en toute honnêteté, assez effrayant. »
Une étude sur le comportement de 100 utilisateurs fait ressortir que ces
derniers sont dépendants de leur téléphone. Dans le détail, les femmes
s’avéreraient plus nomophobes (70%) que les hommes (61%). En effet, ils
souffrent du sentiment de rejet quand ils ne reçoivent pas de messages ou
d’alertes. Les utilisateurs sont donc dépendants de la relation immédiate mais
pas de l’objet et peuvent ressentir la peur de ne plus exister pour autrui si
leur téléphone est éteint. Les liens que l’on peut avoir avec ses proches via
les mobiles est une façon de se rassurer. Le téléphone devient un facteur
d’intégration, il sera bientôt très difficile de ne pas en avoir. Le portable
remplace petit à petit la cigarette comme facteur d’intégration.
De plus, l’utilisation excessive d’un enfant, un ado et même un adulte est surtout du aux réseaux sociaux car désormais on peu rester en contact n’importe où et à n’importe quel moment via Facebook ou twitter par exemple.
Cette dépendance peut être un signe d’expansion rapide de tous les services mobiles à condition bien sûr que les opérateurs mobiles continuent leurs efforts dans le sens de la généralisation de l’Internet Mobile. En effet, les ingrédients indispensables pour continuer ce développement sont les forfaits illimités ainsi qu’une amélioration de l’ergonomie des terminaux. Cette banalisation de l’utilisation passera forcément par une meilleure communication autour de ce nouveau moyen d’échange. C’est seulement à cette condition que le mobile commerce et le marketing mobile auront un futur pour les clients mais aussi pour les annonceurs.
B)
L’échec scolaire.
La dépendance aux téléphones portables entraîne des difficultés de concentration et d’apprentissage chez les jeunes.
Étant donné qu’envoyer des messages textuels devient leur passe-temps numéro un, plusieurs d’entre eux deviennent rapidement obsédés par ce gadget au point d’en envoyer en plein cours. Cela nuit grandement à leurs apprentissages. Des parents confirment même qu’ils pensaient sérieusement à enlever le cellulaire de leur enfant puisqu’ils affirmaient qu’ils passaient plus de temps devant des gadgets électroniques que dans leurs livres scolaires. Les jeunes sont totalement obnubilés par leur téléphone et vue leur très jeune âge, ils ont souvent de la difficulté à faire la différence entre les moments adéquats pour utiliser le téléphone et pour les moments où il leur serait très avantageux de le ranger.
Qu’ils aient dix-sept ans, quatorze ans, dix ans ou parfois moins, les
élèves sont désormais tous – sauf quelques rares cas isolés – munis de cette
arme de destruction massive pour l’école. On trouve même, dans les rayons de
jouets, des téléphones portables en plastique pour enfants de douze mois.
Bien sûr les parents admettent que le téléphone n’a rien à faire en classe mais considèrent soit leurs enfants comme des adultes responsables, soit au contraire que c’est le rôle du professeur de veiller à ce qu’ils ne les utilisent pas. On voit bien que le professeur doit par conséquent suppléer à la démission parentale. Certains parents seraient pourtant avisées d’étudier les factures détaillées des communications de leurs enfants pour constater le décalage entre leurs bonnes intentions et la triste réalité. Bien entendu, les sonneries intempestives, les pertes, les bris ou les vols de ces bijoux de technologie portent atteinte au bon fonctionnement de l’école. Sa confiscation et sa restitution est une source de crispation et de conflits continue. Mais tous ces inconvénients ne sont au fond que des nuisances superficielles.
Car les téléphones portables sont avant tout une source de distraction pour l’élève, un trou noir pédagogique. Fenêtre en trompe-l’œil sur le monde extérieur, les téléphones permettent d’échapper à tout moment à la prison de la classe, à l’ennui de l’école.
Certains
arrivent même à se mettre en échec scolaire et à se désocialisé jusqu’à être
suivi par un centre de santé mental.
C)
Un outil de désorganisation.
Pour les adeptes du téléphone mobile, les journées s’organisent la plupart du temps en dernière minute. Désormais l’expression « vivre au jour le jour » a manifestement laissé derrière elle une bonne part de son sens. Le temps se vit heure par heure, voire pire, et tout programme peut changer en cours de route, au détriment du respect des engagements pris.
Les jeunes sont particulièrement concernés, car ils n’ont souvent jamais
connu leur vie autonome sans cette machine. Pour comprendre l’ampleur du
handicap, il faut se plonger dans le regard perdu de certains adolescents,
lorsque nous tentons de projeter une entrevue quelques jours à l’avance.
Certaines personnes se plaignent d’une vie devenue « en pointillés »,
l’entourage les contraignant à un rythme de zapping permanent. Ces machines
révèlent donc avec force leur fonction de déstructuration sociale.
Cet outil a véritablement révolutionné le quotidien amenant avec lui de
nouvelles habitudes, et modes de vie. La publicité omniprésente nous oriente
vers un modèle de vie ou le «portable» serait indispensable. Pourtant, en une
quinzaine d’années d’impositions massive de cette technologie, les besoins
humains et sociaux n’ont pas variés. Le téléphone fixe est aujourd’hui reconnu
comme un instrument de sociabilité. Le portable possède une qualité
supplémentaire, celle d’outil personnel. Les premiers usages du téléphone
concernaient essentiellement le domaine des affaires. Puis ce fut la découverte
de la conversation et de ses secrets. Celui-ci devint un véritable instrument
de sociabilité, parce qu ’il permettait de maintenir le lien avec ses proches
grâce a l’impression d’intimité crée par les conversations transmises d’oreille
à oreille. Mais surtout, converser au téléphone était perçu comme le fait de
partager un secret. La montée de l’individualisation contribua au succès du
portable. Il s’agit de «vivre ensemble séparément» et d’être «libres ensembles»
: chacun a désormais le droit de revendiquer son identité, de « soi seul
en dehors de l’autre » (parents ou conjoint) et donc de sa liberté. En
effet, pour les jeunes il offre une nouvelle forme d’intimité : l’enfant peut
appeler depuis sa chambre à l’insu de ses parents, il peut permettre
d’installer de la proximité avec une personne qui se trouve à distance, de
dévoiler ses sentiments par le biais de SMS selon une étude de « courrier
international». Ce même téléphone provoque aussi une forme d’autonomie pour les
enfants, auquel les parents achètent à leurs enfants un téléphone dans le but
de garder un œil sur leur vie mais qui est aussi le moyen de materner plus
longtemps l’adolescent dans son enfance. Cependant, les jeunes utilisent leur
portable aussi dans le but de rester proches de leur enfance en appelant leurs
parents en permanence, c’est une sorte de cordon ombilical virtuel. Il joue un
rôle social aussi dans les groupes d’amis, il permet de se conformer aux
exigences du groupe en ayant un téléphone comme tous ses amis, mais aussi de se
différencier en le personnalisant, il devient alors un prolongement de
soi-même.
D) Avis des psychologues.
Des psychologues expliquent que le mobile a habitué le citoyen à pouvoir joindre n´importe qui n´importe quand. Certains lui reprochent de créer un sentiment d´urgence et d´impatience artificiel, brouillant la hiérarchie entre ce qui est important et ce qui ne l´est pas.
L’utilisateur s’enferme dans une » bulle d’intimité ». Le
portable est un outil de non communication car il offre, avec ses multiples
fonctions, autant de possibilités de s’isoler. Accaparé par le petit écran,
l’utilisateur se coupe de son environnement immédiat. Le psychanalyste Miguel
Benasayag explique : » en se focalisant sur le virtuel, il peut négliger
le réel. Conséquence, il s’enferme dans sa bulle d’intimité. » De plus, le
mobile renforcerait l’isolement en appauvrissant le dialogue avec les internautes.
Puisqu’on est tout le temps joignable, on a l’impression de communiquer
d’avantage, mais les conversations sont brèves et superficielles. Au bout du
compte, on en dit beaucoup moins que dans des échanges plus posés. »
Don Velea : Le tel devient le seul centre d’intérêt et son absence entraîne une sensation angoissante, similaire a la solitude. La personne dépendante se retrouve dans l’incapacité de l’éteindre ce qui engendre une grande souffrance.
Joelle Menrath dit : Le mobile joue le rôle d’ami imaginaire. Il concentre tellement nos activités qu’on ne peut plus s’en éloigner.
En conclusion, malgré que le téléphone portable favorise les rapports sociaux, son utilisation devient donc négative lorsqu’il y a un abus d’usage qui entraîne une dépendance et des angoisse de séparation chez les accrocs.
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