Préface de "Ma vérité sur l'Algérie n'est pas dans les livres d'histoire" (Chez Amazon KDP)
Quand je lis certains ouvrages historiques sur
l’Algérie, il m’arrive souvent d’avoir les cheveux qui se dressent sur la tête
tant les récits sont loin de la réalité, formatés par une certaine idéologie et
surtout les mensonges politiques. Quand on parle de situations que l’on n’a pas
vécues, il faut être très prudent, surtout en matière de faits historiques, car
on risque d’évoquer des faits en partie inexacts, voire sortis de leur
contexte, voire totalement faux. C’est un peu comme la fête du 14 juillet dont
on nous avait parlé jadis comme étant la fête Nationale de la France, jour
anniversaire de la libération de centaines de prisonniers injustement
« embastillés ». A la faveur d’un exposé dont m’avait chargé mon
professeur d’histoire en 1963, j’ai découvert que les insurgés n’y trouvèrent
finalement que sept prisonniers dont quatre faussaires, enfermés là depuis deux
ans, un fou, qui avait été placé ici à la demande de sa famille, un comte jugé
coupable d’inceste, et un certain Tavernier embastillé depuis trente ans pour
son implication dans l’affaire Damien sous Louis XV. Tous ces prisonniers
furent libérés dans l'heure, mais les quatre faussaires furent repris le
lendemain et réincarcérés. Ma question est donc : combien de temps faut-il
attendre pour que la vérité soit dite à nos enfants sur l’histoire ?
Ainsi, connaît-on réellement tous ces européens qui peuplèrent l’Afrique du
Nord jusqu’en 1962, leur niveau de vie, leurs coutumes ? Sait-on d’où ils
sont venus en majorité ? Uniquement de France vous croyez ? Oh que
non !
C'est oublier que l'Algérie a été depuis longtemps
le lieu de prédilection de toutes sortes de réfugiés espagnols, italiens ou
autres qui avaient fui la misère ou la guerre. Beaucoup n'avaient rien à voir
avec des riches colons !
Et pourquoi ce terme de « pieds-noirs » les qualifiant, entendu pour la première fois en 1954 et qui m’écorche encore les oreilles, On nous dira que cette expression avait été employée par les populations indigènes pour désigner les soldats français ayant débarqué en Algérie en 1830 portant des bottes noires. Mais j’ai trop souvent entendu d’autres qualificatifs comme « pieds nickelés ou « pieds sales », bref une question de pieds !
Ce livre est l’histoire de l’enfant que j’étais entre 1945 et 1962, de l’Algérie jusqu’à l’exode en France. Il ne décrit que des évènements vus ou vécus dans mon entourage ou par nos amis proches et non ce qui s’est passé ailleurs ou raconté dans la presse, que ce soit du fait du FLN ou de l’armée française. Il est sans parti pris, sans haine, et retrace surtout le sentiment d’incompréhension, d’injustice et de trahison, ressenti tant par nos familles que par nos amis musulmans d’Algérie dans cette douloureuse période. Il est aussi un message d’espoir pour une réconciliation des peuples par le dialogue et la diffusion de la culture, afin de barrer la route à l’obscurantisme et la barbarie, pour donner à nos enfants toutes les chances de vivre dans un monde meilleur, un monde de paix. L’un de mes amis Kabyle resté en Algérie m’a écrit un jour, bien après l’indépendance, ces mots lourds de sens : « Si vous aviez pu rester en Algérie, nous aurions constitués ensemble un état indépendant avec une nouvelle race riche de ses différences ».
Notre humanité se transforme au rythme du développement scientifique ; l’information circule de plus en plus vite tandis que la rapidité des transports rapproche les hommes. Certaines initiatives de paix voient le jour pour inspirer et connecter les individus, mettant en scène des musiciens des quatre coins du monde qui jouent ensemble grâce à la technologie du multimédia. Demain n’est pas bien loin où nous seront tous des métis ; alors, comme Martin Luther King risquons-nous à rêver de fraternité.
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