CONTE DE LA JALOUSIE ORDINAIRE
Conte de la jalousie ordinaire
Loin d’être originale, serait plutôt vulgaire.
Il est des sentiments qui naissent dans le cœur
Et se terminent mal, difficile bonheur.
Mais nos petites gens, pétris de suffisance
Ont sacrifié le cœur pour de la médisance.
Avoir rendu service ou être intervenu,
Ceci ne veut rien dire pour tous ces parvenus
Capables de montrer devant leurs supérieurs
La faute d’un absent qui a laissé l’erreur,
Pour mieux se faire valoir et sans aucun effort,
L’espace d’un moment paraître les plus forts.
Quelle destinée triste, dans ce panier de crabes,
Où se sont entassés pour faire leurs palabres,
Tant de petites vies qui pourrissent de haine
En laissant s’échapper leurs maux dans une haleine
Se répandant partout en donnant ce virus
A ceux qui ne l’ont pas : Le complexe des puces.
© Jan Debernardi (Paris-Nélaton 23/07/1992)
J’ai écrit ce texte en 1992 alors
que j’étais fonctionnaire d’Etat et m’accommodais mal de certains comportements
mesquins comme la jalousie qui, selon les dires de mes chefs de service,
engendraient des problèmes incessant et une perte de temps dans la gestion des
ressources humaines. Comme je l’ai écrit ailleurs, certains collègues m’avaient
confié que j’étais une « erreur dans l’Administration », ce qui ne me
dérangeait pas outre mesure. C’était l’époque où, devant la difficulté de
vivre, je cherchais un échappatoire dans l’écriture timide de poèmes, le livre
de Francis Ponge dans ma poche, traînant mes guêtres le soir à
Saint-Germain-des-Prés. Le café du « Père Tranquille », le
« Café Coste » ou le « Pub St-Germain » n’avaient plus de
secret pour moi.
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