GÉNOCIDE DU PEUPLE MIRIORI

 



Je ne suis pas historien.
je reste curieux de tout 
et des vérités qui dérangent. 

Un ami m’a envoyé ce texte :

« Les intellectuels sont sans doute les plus doués 
pour rationaliser des idées obsolètes. 
L'histoire du génocide des Moriori 
est à ce titre intéressante. 
Lorsque ce petit peuple polynésien
 s'installa sur les îles Chatham vers l'an 1500,
 une guerre sanglante éclata. 
Les chefs Moriori, traumatisés,
 édictèrent le principe moral du Nunuku-whenua
 qui interdisait, en toutes circonstances, la violence.
 La loi fut respectée pendant trois siècles,
 et ceux qui lui désobéirent furent ostracisés.
Un jour, des Maoris débarquèrent sur les îles
 et entreprirent de massacrer les Morio :
 Mais ce derniers pouvaient-ils se défendre ?
 Fallait-il accepter une entorse au Nunuku ?
 Les jeunes moriori y étaient favorables,
 n'étant pas enthousiastes à l'idée de rester apathiques
 pendant qu'on les exterminait.
Étant deux fois plus nombreux que les agresseurs,
 arguaient-ils, ils pourraient remporter la guerre
 et assurer la survie de leur peuple. 
Les sages moriori 
(et notamment Tapata et Torea, 
les intellectuels influents de la tribu, 
sortes de grandes consciences morales)
 se réunirent en urgence pour trancher.
 Et ils tranchèrent : 
le Nunuku, impératif moral sacré, 
ne pouvait être brisé ! 
Les Moriori furent conquis, 
massacrés et réduits en esclavage
 sans opposer de résistance. 
« L'ennemi prit possession des maisons, 
raconte un survivant. 
Les femmes et les enfants furent ligotés. 
Beaucoup d’entre eux, 
ainsi que la totalité des hommes, 
furent tués et dévorés, 
les restes de leurs cadavres 
dispersés dans les bois et dans les plaines. 
Ceux qui furent épargnés furent rassemblés
comme des porcs et tués petit à petit, 
d'année en année. » 
Un principe hérité du passé, 
adapté à un tout autre contexte, 
fut rationalisé par les intellectuels influents
 alors même que la réalité 
l'avait rendu non seulement caduque, 
mais absurde et suicidaire. 
Aujourd’hui, sans doute, 
certaines de nos passions politiques collectives, 
quelque peu anachroniques, 
représentent-elles la persistance d'idées
adaptées à une situation historique, 
mais plus à présent.

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